The Wonderful 101


Alors que des esprits de joueurs flamboyaient d’enthousiasme lors de l’E3 2012 face à un joyeux bombardement de teaser ZombiU, démo de Watch_Dogs et autres promesses burlesques, un parmi tous ces projets brillait discrètement, sous le sobriquet de « Project P-100 ». Alors qu’aujourd’hui les gamers attendent fébrilement le raz-de-marée féminin aux talons aiguille flinguant (et fringuant), Platinum Games nous livrait, le 28 Août 2013, The Wonderful 101 sur WiiU. Avis aux amateurs d’action pure et de combats épiques !

WONDER POUR TOUS, TOUS POUR WONDER RED

« Eh keuuua ?! Le Shinkansen est sans conducteur et file à vive allure à travers la ville ? Eh keuuua ?! Des enfants à bord sont menacés de se crasher avec ?! Eh keuuua ?! Un vaisseau terrifiant inconnu assombrit les rues et les buildings de sa gigantesque empreinte ? Nom d’un poney dyslexique en rut, la terre est en danger ! Mais diantre ! N’y-a-t-il pas un héros déterminé à sauver l’humanité de son annihilation imminente ?! » fustigeait un vendeur de hot-dogs au coin de la 24ième aux dires d’un passant terrorisé arraché à sa course folle pour sauver sa piètre vie. Un seul ? Haha, quelle idée ridicule. Ce ne sont pas moins de cent héros qui rassemblerons leurs forces en une seule pour bouter l’entité GEATHJERK - ces aliens aux surprenantes ressources - hors de la terre ! Leur nom ? The Wonderful 100 ! Une horde de Super Héros, tous plus loufoques les uns que les autres, guidés par le plus courageux et téméraire d’entre eux, Will Wedgewood alias Wonder Red. Accompagné de Wonder Blue, Wonder Green, Wonder Bonsaï ou encore Wonder Baignoire, l’uniformisation de leurs pouvoirs sera la clef pour libérer la terre du joug de ces infâmes fauteurs de trouble. Vous l’aurez compris, on n’est pas là pour raconter une histoire tarabiscotée, mais bien pour casser la margoulette aux p’tits hommes verts euh.. en scaphandre, avec toute la panoplie d’über powers que cela implique.

Première constatation, le scénario se découpe en actes ; actes contenant plusieurs missions ; missions s’achevant avec l’obtention d’une médaille puis d’une coupe, accompagné du score final accompli détaillé (Exemple : « Bravo, voici une médaille en plastique, symbole de votre nullité légendaire »). Pas de doute, on est bien dans un jeu d’arcade ! Mais bien heureusement, vous avez la possibilité de vous en tamponner allègrement si le challenge du score parfait vous intéresse autant que le contenu des termes et conditions d’utilisation de votre dernier robot batteur acheté trois francs six sous, brocanté chez Michel, votre droguiste préféré (parce qu’il glisse toujours un petit chocolat dans le sac, ce polisson). Mais bref, toujours est-il qu’il faudra jouer d’uniformisations pour frayer votre chemin. L’uniformisation est le pouvoir majeur des Wonders qui consiste à empiler et agglutiner les corps des Wonders du groupe pour former une arme gigantesque ; arme qui peut prendre plusieurs formes : un poing, une épée, un pistolet, un fouet, etc. et chacune ont leur utilité. Car outre le fait de causer des dommages aux adversaires, il vous sera demandé, durant l’aventure, d’utiliser la bonne uniformisation pour ouvrir des boites / bouger des éléments de décor / ouvrir des portes / affaiblir un ennemi particulier / atteindre un lieu inaccessible autrement / faire des crêpes #Hammer. La manière de créer ces uniformisations peut se faire soit à l’aide de l’écran tactile, en traçant la forme souhaitée – un cercle pour le poing, un trait pour l’épée, tout ça, tout ça – ou grâce au stick + bouton (ma solution préférée dans la majeure partie des cas). On peut aussi remarquer qu’il existe trois stades d’uniformisation – relatifs à la grosseur du bousin – à savoir petite (20 wonder), moyenne (50 wonders) et grande (c’est la fête). Bien sûr, plus c’est gros plus ça fait mal et plus ça vous pompe d’énergie à la création. Ceci acquit et ayant la chose bien en main, il vous sera possible d’acheter de nouvelles uniformisations, des techniques ainsi que des custom Block dans le Wonderful Mart avant chaque nouvelle mission, visant à améliorer votre expérience de jeu, mais surtout à vous donner plus de chances de ne pas vous faire démonter la trogne par les boss suivants. Parce que oui, la difficulté du jeu peut-être assez vilaine, surtout dans les derniers actes.

FORCE JAUNE DEVANT, MARRON DERRIÈRE !

D’un ton joyeusement décalé, avec ses protagonistes tous autant sevrés au rouleau à pâtisserie les uns que les autres, le scénario sert avec brio la réalisation et inversement, malgré quelques ennuis techniques. La caméra passera d’une 3D standard lors des scènes à une 3D isométrique pendant les phases de gameplay, donnant un rendu à l’action particulièrement inhabituel. Cette caméra, d’ailleurs, vous donnera de temps en temps des raisons de vous arracher les cheveux car trop rapprochée du héros par rapport à la surface de combat. Conséquence, vous vous mangerez naturellement les coups que vous ne voyez pas venir, éparpillant vos p’tits Wonders tous groggy aux quatre coins de l’arène toutes les 15 secondes. Pas cool. Heureusement ces cas sont rares. Autre méfait de cette caméra, le tracé des grandes uniformisations sera parfois gênées à la fois par le décor et la caméra ; mais votre fidèle serviteur est aussi là pour vous donner des « tips » (n’est-ce pas merveilleux ?) : pas besoin de faire de longs tracés, il suffit de créer une petite uniformisation, puis simplement laisser appuyer le bouton A quelques secondes… et pif pouf, stade 3 ! Oh aller, un simple merci me suffira. Si on ajoute à cela une palette de contres et d’esquives, tout à fait jouissives, en fonction de l’attaque à contrer, on obtient un mélange nerveusement détonnant ! De plus, tout au long de votre périple, l’exploration approfondie sera nécessaire si vous voulez trouver les Wonders de temps en temps camouflés dans différents recoins, souvent pendant les phases de rush où vous avez peu de temps pour déguerpir, d’ailleurs. Sont malins, ces développeurs !

Si l’action est omniprésente, elle ne concerne pas uniquement des combats classiques entre forces héroïques et extraterrestres car vous oscillerez entre des phases de plate-forme, de shoot’em up, de QTE plutôt stylées (martèle le bouton A à t’en faire péter les phalanges !) quand vous n’aurez pas à conduire un vaisseau dans une caverne en train de s'effrondrer ou livrer un combat titanesque à la « Punch Out ». The Wonderful 101 transporte nos super héros dans des décors clinquants aux textures relativement simples – pour une WiiU assez loin du maximum de son potentiel – mais une diversité de lieux remarquable : ville futuriste, jardin verdoyant, jungle hostile, caverne de lave, sous-marin nucléaire et autre complexe militaire, tous ces jolis décors souvent instantanément pulvérisés par l’affrontement qui s’y déroule. Enchainant référence sur clin d’œil que ce soit aux héros de comics, aux séries Super Sentai genre Bioman / Power Rangers, aux jeux de beat’em all comme Devil May Cry, on comprend dès lors que le contenu de The Wonderful 101 est bien plus profond, technique et funky qu’il n’y parait. Le tout accompagné par une bande son à la hauteur des exigences d’un soft de cette qualité, avec au choix des doublages américains ou japonais, tous deux fantastiquement caricaturaux.

REJOINS-NOUS DONC WONDER TARTIFLETTE, ON S’ÉCLATE !

On l’a tous compris, The Wonderful 101 est un joyeux bordel, parfois même un peu trop. Les phases de castagne sont le nerf de la guerre, mais certaines pourront vous paraitre interminables tant Platinum Games ont franchement abusé sur les vagues d’ennemis en fureur – quand ce n’est pas tout simplement 12 boss d’affilé (bon j’exagère…) qui viendrons tenter de vous rouster la face. On se retrouve aussi assez souvent rapidement à court d'énergie, même si le fait de donner des coups normaux la remonte relativement vite, l'action perd de son rythme dans ces moments là, pouvant donner un sentiment de frustration au joueur. Les boss du jeu sont d’ailleurs souvent assez difficiles mais aussi très techniques demandant, par conséquent, une analyse des paterns de ceux-ci et une bonne maitrise du panel de pouvoirs de vos héros.

Hormis le mode de jeu solo qui vous tiendra en haleine une bonne quinzaine d’heures sans maximiser vos scores, vous pourrez inviter vos meilleurs amis (ou les plus chiants, hein, je vous laisse gérer vos relations) et envoyer la sauce en mode multijoueur jusqu’à 5 ! Par contre, oubliez vos Wiimotes, car seuls la Mablette et les manettes Pro WiiU sont compatibles. Qu’à cela ne tienne, l’aventure (et un sacré bordel) vous attend dans ce mode « missions co-op» où, que vous soyez seul, 3 ou 5 joueurs, une unique barre de vie est commune à tous, tout autant que les Wonders récupérés en cours de route. Vous pourrez donc, à souhait, aller subtiliser les wonders de vos amis après qu’ils se soient mangé une attaque de plein fouet, ne leur laissant qu’une Wonder Majorette piteusement fébrile, et ainsi user de votre meilleur rire diabolique en contemplant leurs visages déformés par la haine. Bref, ces missions ont plusieurs niveaux de difficulté déblocable au fur et à mesure et se passent dans les mêmes environnements que le mode Solo, mais sur des maps spécifiques. Aussi, les techniques que vous n’aurez pas encore déverrouillées via le mode solo ne le seront pas non plus dans ce mode multi, d’où l’intérêt d’avoir tout de même bien entamé l’histoire avant d’essayer de battre des records en co-op (à moins que vous ayez le goût du Challenge avec un grand C, bande de barjos).

VERDICT

Reprenons notre énergie et faisons le point après la lecture de ce Wonder test aussi bourrin, spectaculaire, frénétique et loufoque que le jeu auquel il est dédié (sans prétention, bien sûr, vous me connaissez). Platinum Games font mouche une nouvelle fois avec un The Wonderful 101, à l’instar d’un Viewtiful Joe, joyeusement bordélique, Beat'em All distillé dans une ambiance sacrément assumée. Malgré quelques soucis d’ordre rythmique et une caméra pas forcément bien gérée, on est tout de même en face d’un jeu dédié aux amoureux de l’arcade et du challenge qui devrait rapidement atterrir dans votre ludothèque !

LES PLUS

- Action frénétique
- Bonne difficulté
- Un ton très décalé
- Multijoueur bien fun
- Durée de vie + replay value-

LES MOINS

- Parfois trop de bordel
- Caméra pas gentille
- Petits manques de rythme

Plateforme : Wii U
Editeur : Nintendo
Développeur : PlatinumGames
Sortie : Non définie
Genre : Action

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