Pandora's Tower


Après avoir fait leur pain sur des jeux à licence tels que les One Piece Grand Battle ou encore plus récemment la série One Piece Unlimited Cruise – pour ne citer que ceux là – les Studios Ganbarion se sont attaqués à un nouveau style légèrement plus original. Il faut dire que ce titre a de quoi se faire attendre, ayant quasiment toujours été couplé à The Last Story dans les news de jeux vidéo, cela fait un moment qu’on en voit des images et quelques bribes de gameplay sans jamais réellement arriver à se faire une idée. J’apporte donc ma pierre à l’édifice des quelques tests déjà publiés en testant, pour vous, la version import japonaise.

LA PLAIE DU MONDE

Vous incarnerez, tout au long de l’histoire, un jeune soldat répondant au nom de Ende prenant sous sa protection la toute aussi jeune prêtresse Ceres, lors d’une cérémonie virant au drame. Marquée du symbole de la bête, la transformant petit à petit en monstre particulièrement hideux, Ceres ne peut que fuir la civilisation à vos cotés, menée par Graiai, un être aux allures de vieille sorcière, trimbalant dans une jarre, sur son dos, son vieux pote encore plus bizarre qu’elle. Outre son accoutrement douteux, elle informera Ceres devoir chasser les gardiens monstrueux peuplant la grande tour de Pandora, afin d’en récolter la viande sanguinolente qu’il lui faudra avaler (oui, avaler) pour espérer avoir une mince chance de voir la malédiction de la bête disparaître. Ende se chargera donc de la chasse aux gardiens de chaque tour pendant que Graiai veillera plus ou moins sur Ceres – scénario qui n’est pas sans rappeler la trame scénaristique de l’excellent Shadow of the Colossus (mais ça n'est pas made by Nintendo).

À l’instar d’un Zelda et d’un Castlevania, le A-RPG Pandora’s Tower se veut aussi être un Donjon-RPG : vous n’aurez aucun autre choix que de parcourir l’intérieur des tours pour partir en quête d’aventure. Ces dernières se débloquant au fur et à mesure que vous en terminez, Ganbarion vous propose un RPG de pur gameplay qui ravira les fans du genre. La maisonnette au bord du gouffre, où repose la grande tour (qui abrite toutes les autres), vous servira de repaire tout au long de l’aventure. Vous pourrez vous y reposer, sauvegarder, acheter et améliorer vos liens avec Ceres. Mais j’aborderai ces points un peu plus en détails plus tard. Pour ce qui est du fonctionnement des donjons, vous devrez briser les grandes chaînes robustes qui parcourent les différentes salles d’une tour afin de libérer l’accès à la salle du gardien. Le nombre de chaînes qu’il reste à rompre est très simple à connaître, puisque mis en valeur dès l’entrée de la tour par un procédé fort explicite. Heureusement, le moyen d’arriver à passer la porte du gardien est toujours assez différent suivant les casse-têtes de plate-forme que vous devrez surmonter, ce qui supprime rapidement le préjugé de monotonie qu’on peut avoir à l’idée de se balader uniquement dans des donjons.

DES DONJONS DÉCHAÎNÉS !

imgVous passerez l’essentiel de votre temps dans les tours et si cela peut paraître ennuyeux à moyen terme, il n’en est rien ! Vous ne pourrez tout d’abord pas vous éterniser sur l’énigme d’une tour sous peine de voir votre écran virer au rouge au bout d’un moment ; signe que Ceres est très mal en point puisque vous l’aurez visiblement totalement oubliée. Il faudra alors, sous un stress notoire, vous magner franchement le train pour lui rapporter de quoi se sentir mieux, mais vous vous ferez de toute façon berner au moins une fois, que je vous prévienne ou non. Au final, le temps vous est certes restreint, mais il est assez long pour profiter pleinement des donjons proposés. Aussi, pour mener à bien votre mission, vous aurez la compagnie de votre meilleure amie que vous présentera Graiai, je veux bien sûr parler de la chaîne d’orichalque. Sans celle-ci, impossible d’avancer dans les donjons puisqu’elle est au centre de tout le gameplay – et ce n’est pas pour nous déplaire. Car si Link déterre des cœurs dans les prairies d’Hyrule, Ende arrache ceux des monstres à coup de chaîne ! En visant grâce au pointeur de votre Wiimote, vous l’utiliserez aussi bien en combat que pour bon nombre d’éléments du décors. Cette chaîne vous permettra d’immobiliser vos ennemis pendant que vous assènerez un autre coup d’épée ; si vous préférez la sacrifier le temps de quelques secondes pour ligoter deux monstres ensemble et ainsi partager les dégâts occasionnés entre eux, rien ne vous en empêchera.

Il existe moult autres utilités comme augmenter la tension de la chaîne pour traîner un monstre avant de lui infliger des coups assez critiques avec votre arme ou encore présenter un peu violemment les murs de très près à vos ennemis. Vous allez pouvoir vous défouler sur un bestiaire assez divers bien que peu fourni. Cependant, le gameplay du jeu étant accessible en sa quasi-totalité dès le début, l’aventure propose quelques armes très différentes les unes des autres dont vous pourrez équiper en plus de votre chaîne. Elles ont chacune des propriétés bien définies jouant sur la rapidité d’attaque, les dommages et la rapidité d’esquive que vous permet l’arme équipée. La fameuse roulade, adoptée dans bon nombre de A-RPG, est de retour pour vous servir ! Elle vous permettra d’esquiver si vous ne désirez pas effectuer de parade et aussi de temporiser les combats pour vous familiariser avec les commandes. Par contre, il vous sera impossible d’esquiver une attaque ennemie au cours d’un de vos enchaînements de coups : on préfèrera donc plutôt le combo esquive/attaque plutôt qu’attaque/esquive. Une fois que vous vous serez rodé sur le premier donjon, les gardiens des tours suivantes mettrons à rude épreuve vos aptitudes et votre maîtrise des différentes techniques d’Ende. Pandora’s Tower est un jeu au système de combat qui requiert à lui seul que vos pouces et index soient sur le qui vive. Et plutôt que de s’embarrasser avec la caméra, Ganbarion vous aura mâché le boulot en vous ayant concocté les plus pratiques angles de vue. Hormis de rares brusques changements de caméra qui vous feront parfois vous vautrer inopinément tout au fond de la tour ardemment escaladée. Malgré ce genre de mésaventure, Pandoras’s Tower nous offre des graphismes détaillés grâce à une palette de couleurs maîtrisée et une bonne dose d’originalité. Prenez le temps d’admirer l’intérieur des tours ; certains passages valent la peine qu’on s’y attarde un instant (pas trop non plus, sinon Ceres risquerait de vous en vouloir).

ET SINON, JUSTEMENT, À PART LES DONJONS ?

Lorsque vous aurez terminé une tour et battu le gardien, que votre inventaire sera (vite) plein ou que vous vous serez trop attardé en donjon, rendez-vous à la petite bâtisse à flanc de montagne qui vous sert de repaire où vous attendent Ceres et Graiai. Un coffre sera à votre disposition et vous permettra de vous vider les poches de bon nombre de matériaux et d’équipements acquis au cours de vos aventures. Grâce à l’aide de Graiai qui sortira de sa tanière à votre simple demande, ces mêmes matériaux vous serviront à créer d’autres matériaux ou des équipements pour Ende et même encore à améliorer vos armes pour débloquer de nouveaux enchaînements. Sachez que si chez vous la lune pointe le bout de ses cratères dans la pénombre de la nuit à travers votre fenêtre, eh bien dans Pandora’s Tower aussi. Les objets que vous gagnerez lors de vos escapades nocturnes seront différents de ceux de la journée et vous aurez accessoirement tout le loisir de partir vicieusement découper du monstre pendant qu’ils roupillent tranquillement. Charmant, n’est-ce pas ? Graiai pourra vous vendre quelques ressources ou réparer vos équipements cassés en échange de quelques pièces d’or – argent acquis uniquement en vendant de la chair de monstre ou des matériaux à Graiai. Il ou elle (on ne sait pas) sera votre unique source de revenu. Le système de craft, quand à lui, n’a rien d’exceptionnel, mais fonctionne très bien avec la recette typique.

Lorsque vous aurez envie d’un peu de fraîcheur dans ce monde de brute, vous pourrez déclencher différentes scènes avec Ceres qui vous permettront de plus ou moins augmenter le lien affectif entre elle et Ende, à travers des questions réponses et en lui rapportant des livres et toutes sortes de babioles ou habits que vous trouverez dans les donjons. Le point dans lequel réside toute la durée de vie du jeu, est que suivant la qualité du lien entretenu d’ici la fin du jeu vous pourrez assister à plusieurs fins différentes. Vous aurez alors tout le plaisir de recommencer une partie en « New Game + » après plus de 20 heures de jeu afin de terminer tout ce qu’il reste à faire pour les plus acharnés d’entre vous ! Je souhaitais terminer ce test en parlant des somptueuses musiques composée par Takayuki Kobara, qui nous offre de savoureux chants a cappella féminins, d’épiques morceaux orchestrés aux cœurs retentissants, des instrumentaux aux ambiances stressantes et beaucoup d’autres musiques très plaisantes et agréables à chantonner. Ajoutez à cela un scénario et une mise en scène aussi soignée qu’intrigante, le tout dans une cohérence très acceptable.

VERDICT

Ganbarion nous livre ici un soft qui ranimera de plus belle la Wii, qui se voyait dépassée face aux news alléchantes de la WiiU, et nous en retiendrons l’univers original allié à un système de combat très prenant. Bien qu’un peu classique sur certains points, Pandora no Tō (tel est son nom originel) nous rappelle ces bons vieux RPG devant lesquels nous avons passé de longues et bonnes heures à tourner et retourner pour atteindre les 100 % sans jamais se lasser. Tellement, qu’on en redemande.

LES PLUS

- La chaîne
- Placement de caméra
- La difficulté des boss
- Jauge de temps de Ceres
- Réalisation originale
- Bande son envoûtante
- Plusieurs fins à découvrir

LES MOINS

- Légère linéarité
- Capacité d’inventaire restreinte

Plateforme : Wii
Editeur : Nintendo
Développeur : Ganbarion
Sortie : 2012
Bref résumé : Ce jeu raconte l'histoire de Ceres qui est victime d'une malédiction qui la transforme en monstre quand elle ne mange pas un fruit du démon. Heureusement, elle est accompagnée d'une sorcière pour la guider et de son héros, que l'on contrôle, se nommant Ende.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *