Coffin hill


Au terme d’une nuit dans les bois mêlant sexe, drogue et magie noire, Eve Coffin se réveille nue, couverte de sang et incapable de se remémorer les événements passés. L’un de ses amis a disparu, une autre séjourne en hôpital psychiatrique et la dernière sait tout de la responsabilité d’Eve durant cette nuit.

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Véritable attrape couillon que ce Coffin Hill. En le feuilletant on ne peut nier que graphiquement c'est sympa. Des illustrations vraiment bien balancées par Inaki Miranda (Catwoman, Birds of Prey, Fairest) et des covers de toute beauté de Dave Johnson (un habitué des covers somptueuses), et puis dès qu'on s'attache à l'histoire, tout devient vite navrant. J'ai eu comme un doute assez rapidement, j'avais l'impression que quelque chose clochait. Puis la confirmation de ce doute est arrivé avec l'impression que je regardais un sous épisode des experts mâtiné d'un peu de Blair Witch à la sauce sexy, dont l’unique intérêt était de savoir combien de pages il me restait à lire, tellement j'avais envie de m'enfuir (pas de peur malheureusement, mais de navrance). Une vraie torture que ces 7 épisodes (dont je n'en aurais finalement et heureusement lu que 6, et qui m'auront fait parcourir les derniers simplement en les feuilletant, pour préserver le peu de mon cerveau qui me sert encore à quelque chose). Caitlin Kittredge est auteur de nouvelles à base de petites pépettes qui enquêtent dans des histoires impliquant conjointement magie et drague et à deux balles (genre dit de bit-lit, soit des nouvelles pour jeunes filles qui tripent sur les beaux vampires ou sorciers). Marrant c'est exactement le propos et le contexte de cette nouvelle série. Mais qu'est-ce qui a pris les éditeurs de chez Vertigo de penser qu'on pourrait en faire un comics ? Ils ont vu la part de marché adolescentes-fan-de-magie-noire comme un créneau à conquérir ? Tristesse. Tristesse. Tristesse.

Avec un peu d'hémoglobine, le résultat est poignant... non?

Le rythme narratif est chaotique et confus, les dialogues pompeux et ridicules, le personnage principal dont je refuse de me rappeler le nom est la reine des poseuses, avec un parcours professionnel aussi réaliste que l'ensemble de l'histoire. Tout cela devient presque comique, alors que l'histoire avance et qu'elle débarque dans chaque scène pour enquêter "à sa manière" et asséner les vérités aux incapables de la police qui l'entoure... Amoncellement de scènes sans queues ni tête censé nous montrer à quelle point elle est cool et mystérieuse, et que la vie est dure avec elle (elle est riche, célèbre, magnifique et super cool, mais rejetée la pauvrette). Coffin Hill est à étudier dans les écoles de scénaristes pour montrer à quel point il ne faut pas survendre le charisme (espéré) de son perso principal au détriment d'une histoire bien construite et d'une narration solide. Avec en musique de fond un groupe de rock pour ado, cheveux noirs sur les yeux, pour montrer leur malheur au quotidien, le tableau des clichés serait total, et l'ensemble parviendrait ainsi à atteindre une certaine cohérence dans le ridicule.

Que quelqu'un se dévoue et offre un Hellblazer, un Books of Magik à Caitlin Kittredge ou au pire un récent Wytches, ou lui demande expressément de se contenter d'écrire la suite de son best-seller "philtre & potions"... Leçon du jour : Un auteur de roman ne fait pas, loin s'en faut, un auteur de comics. À méditer.

La quatrième de couverture dit : "Un hommage à Raymond Chandler, Neil Gaiman et HP Lovecraft." Aie, là quand on appuie, c'est vraiment douloureux.