Critique de Snowpiercer : un blockbuster éblouissant
Juillet 2014. Face au réchauffement climatique qui prend une tournure inquiétante, les scientifiques trouvent une solution qui semble révolutionnaire, en refroidissant la planète à l’aide de gaz. Mais cette tentative se transforme en échec, la température ambiante chutant à une vitesse fulgurante. Très vite, il faut se rendre à l’évidence : sous peu, la vie ne sera plus possible sur Terre. A moins d’embarquer sur la seule alternative à une mort prématurée : le Snowpiercer.
Notre histoire commence 17 ans après cet événement ; les seuls survivants de cette catastrophe sont ceux qui ont réussi à entrer dans le Snowpiercer, le train qui fait le tour du monde en une année. Hors de ce train, aucune forme de vie n’est possible : tout est recouvert d’un blanc qui ne semble pas vouloir bouger, à l’instar de la température. A l’intérieur du train, il a fallu organiser la vie de tous les habitants. Le chef de ce système n’est autre que le propriétaire et pilote du train, Willem. Et dans ce microcosme, il va instaurer une « hiérarchie », une classification entre les pauvres, entassés dans la crasse en queue du train, et les riches, très confortablement installés à l’avant du train. Entre eux, les gardes du corps de ces derniers. Ne pouvant plus supporter ni la misère dans laquelle il vit depuis son arrivée dans le train ni le mépris avec lequel le regardent ceux de l’avant, Curtis organise avec ceux de l’arrière du train une ascension tant physique, en remontant un à un les wagons jusqu’à arriver à la locomotive, que hiérarchique, en s’emparant du contrôle du train une fois arrivé à la tête de celui-ci. En effet, si « le train est le monde, ses occupants l’humanité », c’est qu’être à la tête du train est synonyme de possession du pouvoir sur tous les habitants du Snowpiercer car à la tête du monde, et donc de l’humanité. Cependant, Curtis et ses hommes, bien que préparés physiquement et ne craignant plus rien sur le plan psychologique, sont pourtant loin d’imaginer tout ce qu’on leur a soigneusement caché.
L’actrice Tilda Swinton, méconnaissable et brillante dans le rôle de Mason
Ce qui semble au premier abord n’être qu’un nouveau blockbuster post-apocalyptique comme tant d’autres m’a étrangement surprise. Il m’a d’abord surprise car je m’attendais à voir un film avec un scénario somme toute des plus communs, et que le réalisateur, Bong Joon Ho, a tout simplement accompli un travail colossal dont le rendu est grandiose, tant par le visuel que par les émotions qu’il fait passer, parsemé de touches d’humour et de beauté. Il m’a « étrangement surprise », parce que « agréablement surprise » ne serait pas le terme approprié, tant le film m’a marquée par sa dureté, sa beauté et sa crédibilité dérangeante (oui, un film n’est vraiment dur et beau que quand il vous fait oublier que ce n’est finalement qu’un film, et qu’à la fin vous avez l’impression de vous faire réveiller par un seau d’eau glacée).
Pour conclure, le film Snowpiercer, qui vaut vraiment le visionnage, m’a donné envie de lire la BD (française, s’il vous plaît) dont il est inspiré (parce que oui, c’est bien beau de faire la promo du film mais de base l’histoire vient d’un bouquin !)
Pour vous donnez une petite idée de ce qu’est ce film :