Pretty deadly
Pretty deadly est une histoire comics racontée par un lapin mort à un papillon que vous êtes invité à patiemment écouter...Cette nouvelle série marie le surnaturel étrange de SANDMAN à la froide brutalité de PREACHER.
L'histoire prend place dans ce bon vieux Far-West (décidément les cowboys sont à la pointe du hype, après the sixth gun , east vs west...) et s'ouvre avec deux personnages atypiques: un fillette vêtue d'une cape de vautour et un vieil homme aveugle qui vont de ville en ville, animer un spectacle pour les locaux sous la forme d'une chanson populaire relatant l'histoire de Deathface Ginny, fille de la mort .
Très vite l'histoire va se mettre en place, et le lecteur n'a pas totalement enregistré les ressorts de l'intrigue que tout est déjà partit sur le rythme d'un cheval au galop (image raccord avec le contexte). On découvre petit à petit les protagonistes (assez nombreux) de l'histoire, via différents procédés narratifs, et cela fonctionne plutôt bien. J'étais resté sur une impression de pauvreté absolue du scénario avec Ghost, et donc un peu réticent à l'idée de remettre le couvert, car c'est bien également Kelly Sue Deconnick qui dirige les opérations sur ce Pretty Deadly, mais ici le charme opère. et les dessins magnifiques d'Emma Rios renforce cette impression de tenir entre les mains un bon bouquin.
Tout n'est cependant pas parfait...Emma Rios est surprenante de talent, ses décors, ses personnages, les costumes sont bluffant.. Contribuant fortement à peindre une ambiance fantastique, on est totalement immergé dans le trip grand ouest décalé, c'est au niveau des mouvements que l'affaire se gâte: Lorsque l'action se fait plus lointaine, le rendu n'est pas fabuleux, Emma est même contrainte à utiliser ces bonnes vielles lignes de mouvement pour indiquer une chute d'épée... aie... On va dire que ce n'est pas son point fort, mais lors du bilan final on ne peut pas en faire abstraction.
Au scénario c'est un peu la même affaire: Des bonnes idées, de bons dialogues, et certains moments qui pêchent, des imprécisions dans la narration... Pas suffisamment pour en faire un mauvais élève, mais suffisamment pour que se ne soit pas une oeuvre. En fin de compte je suis resté sur une impression ambivalente: agréablement surpris sur l'ambiance, les personnages, les illustrations... sans pouvoir oublier cette impression de on aurait pu faire mieux .
Le bilan sur Pretty deadly
Le bilan est globalement positif pour cette fable car indéniablement il y a de la qualité. Cependant la ressemblance avec d'autres scénarios récents et quelques lourdeurs , accompagnés d'illustrations de réussites variables font que Pretty Deadly ne se place pas dans les grandes réussites de 2015. On ira quand même voir le Tome 2 avec plaisir pour voir ou nous mène ces personnages plus qu'attachant.