Lando Calrissian


Lando Calrissian, le célèbre entrepreneur apparu dans le film Star Wars : Épisode V - L'Empire contre-attaque est de retour. Avant d'administrer la Cité des Nuages ou de rejoindre la rébellion, Lando était connu pour être un joueur, un contrebandier et un vaurien. Criblé de dettes, il décide avec son ami Lobot, de monter un dernier coup, qui leur permettra de prendre leur retraite (un classique). Il s'agit simplement de voler un vaisseau, qu'est-ce qui pourrait mal tourner dans une mission apparemment aussi anodine ?

La ligne comics Star Wars aura soufflé le chaud et le froid en 2015 et 2016 : Si certaines séries (principalement contenues dans le magazine bimestriel éponyme, auront été largement à la hauteur des espérances : Star Wars & Dark Vador, d'autres comme Princesse Leia et Les ruines de l'empire auront rempli de tristesse et/ou de torture les malheureux cerveaux des rédacteurs de Top Ten Comics, à tel point que je suis personnellement devenu particulièrement méfiant à l'idée de me lancer dans de nouvelles lectures d'albums. La collection Star Wars comics 2015/2016 n'est pas forcément synonyme de Qualitay (à prononcer à la Eilez Nervous Leg - style).

Ici tout commence comme toujours, par une pleine page avec le fameux lettrage jaune sur fond spatial mais avec une sémantique toute différente : On y parle "d'opportunités rares" et "d'un homme qui essaye de faire son chemin dans un univers insensible", c'est là toute la différence entre Lando et le reste des productions SW : une ambiance de films à mi-chemin entre un Snatch de Guy Ritchie et un Ocean's Eleven de Soderbergh... Et bon sang, ce que ça fonctionne bien de ce côté ! Le petit sourire enjôleur du personnage principal en première page résume à lui tout seul le charisme qu'il assène aux fans depuis des décennies : Le roi des beaux parleurs peut laisser libre cours à son coté si attractif, libéré du joug du personnage bienfaiteur qu'il décide de se coller après avoir rejoint la rébellion, ici c'est un Lando parfaitement honnête avec lui-même, qui planifie son petit coup tel qu'il l'entend, capable de planter n'importe qui, n'importe quand, d'une lame particulièrement retorse si cela s’avère nécessaire pour parvenir à ses fins.

Le casting de cette série, sur le papier tout au moins, était plutôt alléchant : Charles Soule au scénario (Inhumans, Letter 44, Death of Wolverine) et Alex Maleev aux illustrations (Daredevil, Moon Knight, Spider Woman) sont dans le haut du panier, même si le plantage restait possible: Charles Soule tape parfois à coté, et le style d'Alex Maleev le laisse apparemment plutôt spécialiste des environnements urbains... Mais il faut avouer que l'ensemble est bien contrôlé, et à ma grande surprise, j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir cette aventure différente des standards habituels SW. L'histoire est malicieuse et l'on se laisse vite entraîner par une intrigue bien fichue. Les couleurs de Paul Mounts sont splendides et concourent à rendre l'ambiance Science-Fiction & huis clos très réussie. Les personnages crées pour l'occasion sont pleins de charisme, et Lando est parfait dans son rôle de paratonnerre à emmerdes qui essaye de s'en sortir avec son œil plein de "faites-moi confiance". Au niveau des quelques points négatifs, une inertie un peu étrange des corps en mouvement due à la raideur du style Maleev, complété par un rythme parfois fainéant, mais il ne faut pas bouder un plaisir aussi simple soit-il, si l'ensemble de la gamme Star Wars pouvait être au moins à ce niveau, ce serait le pied. Toujours bon à prendre un jour de pluie entre la poire et le dessert.